Registre des lobbyistes : encore des efforts à déployer
En 2018, 96 % des citoyens sondés n’ont jamais consulté le registre des lobbyistes. C’est donc dire qu’une très forte proportion des citoyens ignore que le registre des lobbyistes leur permet de se prévaloir de leur droit d’être informés des communications d’influence qui ont cours auprès des décideurs publics (graphique 7).
Graphique 7
Pour leur part, 60 % des élus et des fonctionnaires sondés en 2018 affirment qu’ils vérifient si un lobbyiste qu’ils rencontrent est inscrit au registre. En 2012, ils étaient 53 % à affirmer la même chose, soit 7 % de moins (graphique 8).
Graphique 8
Lorsqu’on demande à ces mêmes élus et fonctionnaires s’ils ont déjà invité un lobbyiste à déclarer ses activités au registre ou à respecter le Code de déontologie des lobbyistes (graphique 9), 40 % de ceux qui ont répondu au sondage de 2018 disent l’avoir fait, contre 28 % en 2012. Cette augmentation confirme que les élus et les fonctionnaires sont beaucoup plus nombreux à mettre en œuvre le droit à l’information des citoyens en matière de lobbyisme lorsque des influences ont cours.
Graphique 9
Par ailleurs, 97 % d’entre eux affirment avoir une certaine responsabilité quant au fait de s’assurer du respect de la Loi en 2018, soit sensiblement le même pourcentage qu’en 2012 (graphique 10). Toutefois, seulement 40 % d’entre eux ont déjà invité un lobbyiste à déclarer ses activités au registre ou à respecter le Code de déontologie des lobbyistes.
Graphique 10
Du côté des lobbyistes sondés, 65 % affirment qu’un élu ou un fonctionnaire leur a déjà demandé s’ils étaient inscrits au registre (graphique 11). Par ailleurs, 32 % des lobbyistes estiment que leur inscription au registre a facilité la tenue de rencontre avec des élus et des fonctionnaires (graphique 12).
Graphique 11
Graphique 12
Dans les commentaires qu’ils formulent, les lobbyistes sondés affirment de façon quasi unanime que la plateforme actuelle du registre des lobbyistes ne favorise pas la conformité à la Loi. Ils évoquent notamment la lourdeur bureaucratique, la technologie obsolète, le besoin constant d’assistance, les exigences tatillonnes pour la rédaction des énoncés de mandat.
La nécessité de changer le système informatique du registre, de clarifier et de simplifier certaines notions de la Loi est fortement exprimée. À cet égard, le registre des lobbyistes fédéral est souvent cité à titre de référence.
Cela dit, 66 % des lobbyistes sondés apprécient (très satisfait et satisfait) le soutien qui leur est offert par le personnel du registre (graphique 13), même s’ils considèrent qu’il y a un certain dédoublement entre le rôle du Conservateur du registre et du Commissaire au lobbyisme.
Certains lobbyistes suggèrent au Commissaire au lobbyisme d’intervenir auprès des lobbyistes non-inscrits au registre et invitent les élus et fonctionnaires à ne pas transiger avec un lobbyiste non-inscrit.
Ces commentaires confortent le Commissaire au lobbyisme dans ses actions pour favoriser la révision de l’actuelle Loi. Les travaux poursuivis au cours de son plan stratégique 2018-2022 visent à ce qu’elle atteigne mieux ses objectifs et permette aux lobbyistes, aux élus et fonctionnaires et aux citoyens d’avoir accès à des règles et des outils simples et modernes.
Graphique 13